Analyse croisée : Évolution du marché immobilier aux États-Unis et perspectives de la construction en France

Analyse croisée : Évolution du marché immobilier aux États-Unis et perspectives de la construction en France

Les marchés immobiliers aux États-Unis et en France traversent des périodes de transformation, influencées par des contextes économiques, politiques et sociaux distincts. Alors que les États-Unis voient une reprise relative dans la construction, soutenue par des politiques anticipées d’assouplissement réglementaire, la France amorce une légère baisse des prix des maisons neuves, offrant une opportunité aux primo-accédants malgré des défis persistants. Cet article examine ces dynamiques de manière croisée pour mieux comprendre les tendances et enjeux de ces marchés.


Le marché immobilier américain : un regain d’optimisme post-électoral

Aux États-Unis, les élections présidentielles de 2024 ont ravivé l’optimisme des constructeurs immobiliers. La promesse d’un assouplissement réglementaire par la nouvelle administration républicaine nourrit les attentes d’une hausse de la construction de maisons neuves.

Confiance des constructeurs en hausse

L’indice NAHB/Wells Fargo, qui mesure la confiance des constructeurs, a progressé pour atteindre 46 en novembre 2024, marquant trois mois consécutifs de hausse. Ce regain reflète des anticipations positives pour les six prochains mois, notamment grâce à une probable simplification des règles administratives et à une amélioration des conditions pour les promoteurs.

Défis persistants

Cependant, plusieurs obstacles demeurent :

  • Tarifs douaniers : La poursuite de politiques tarifaires protectionnistes pourrait augmenter les coûts des matériaux, dont 10 % sont importés.
  • Pénuries de main-d'œuvre : Les changements possibles dans les politiques d'immigration risquent d’exacerber le manque de travailleurs qualifiés dans le secteur.
  • Accessibilité financière : Avec des taux hypothécaires oscillant autour de 7 %, le coût moyen des paiements mensuels reste élevé, à 2 587 $ en octobre 2024, ce qui pèse sur la demande.

Perspectives régionales

Les constructeurs du Nord-Est se montrent les plus confiants, tandis que d’autres régions, comme le Midwest et le Sud, commencent également à enregistrer une légère amélioration. Malgré ces signes positifs, la transformation des contacts en contrats de réservation reste difficile, notamment en raison des contraintes d’abordabilité.


France : des baisses de prix qui redonnent espoir aux primo-accédants

En France, après plusieurs années de flambée des prix due à l’inflation des matériaux et à des difficultés d’approvisionnement, le marché de la construction commence à s’adapter. Les prix des maisons neuves, qui avaient bondi de 8 % en 2022, montrent enfin des signes de baisse.

Des prix en léger repli

Le prix moyen d’une maison neuve s’élevait à 210 800 € TTC en juillet 2024, stable par rapport à l’année précédente. Chez Hexaom, un constructeur majeur, les prix ont même légèrement diminué cet été, bien que cette baisse reste qualifiée de « non drastique » par son directeur général, Loïc Vandromme.

Retour des primo-accédants

Les primo-accédants, qui avaient été largement exclus du marché ces dernières années en raison des taux élevés et des conditions économiques difficiles, recommencent à pousser les portes des agences immobilières. Avec une prévision de taux hypothécaires à 3,25 % d’ici la fin de l’année, cette catégorie de ménages pourrait regagner en pouvoir d'achat, bien que les refus de prêts restent fréquents.

Des défis structurels

Malgré ces ajustements :

  • Les primo-accédants sont toujours freinés par la perte de pouvoir d'achat immobilier, estimée à 100 000 € pour un ménage moyen entre 2022 et 2024.
  • Les ventes de maisons neuves peinent à décoller, avec une baisse des réservations et un niveau historiquement bas depuis 1996.

Comparaison des dynamiques entre les deux marchés

Optimisme américain vs prudence française

Alors que les États-Unis bénéficient d’un regain de confiance lié à des changements politiques et à des perspectives de simplification administrative, la France reste prudente, avec des ajustements modestes des prix et une accessibilité financière encore limitée.

Facteurs externes

  • Matériaux et coûts : Les deux pays sont touchés par la hausse des coûts des matériaux, bien que les tarifs douaniers jouent un rôle plus marqué aux États-Unis.
  • Accessibilité des prêts : Si les taux hypothécaires élevés affectent les deux marchés, la situation est plus problématique en France, où les primo-accédants restent marginalisés.

Segments de marché

  • Aux États-Unis, les incitations à la vente et les attentes pour des réglementations plus souples favorisent le segment des maisons individuelles.
  • En France, l’ajustement des prix et le retour des primo-accédants sont prometteurs, mais les ventes globales restent faibles.

Conclusion : Un futur incertain mais prometteur

Malgré des contextes économiques différents, les marchés immobiliers américain et français montrent des signes d’ajustement pour répondre aux besoins des consommateurs. Aux États-Unis, les constructeurs espèrent un second souffle grâce à des politiques favorables, tandis qu’en France, la baisse des prix et des taux pourrait redonner espoir aux primo-accédants.

Pour les investisseurs et les acteurs du marché, ces tendances offrent des opportunités, mais elles nécessitent une vigilance face aux incertitudes économiques, aux fluctuations des coûts et aux politiques locales. Le secteur immobilier reste une valeur clé, tant pour les constructeurs que pour les acheteurs, mais son évolution dépendra fortement des choix politiques et économiques à venir.

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